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en général
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le côté technique
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l'histoire jusqu'ici

 

 

Le Pacco-test est un prototype, il s'agît d'une machine automatique qui mesure 5 paramètres de la qualité de l'eau. L'idée du Pacco-test a émergé du projet ProperWater | EauPropre, un espace de travail sur la question de l’eau dans la ville de demain.

Pour combler le manque de connaissances sur la qualité de l’eau qui nous entoure en contexte urbain, un groupe d’habitants, bricoleurs et scientifiques impliqués dans le Projet Eau Propre a donné vie à une nouvelle idée de projet : façonner un outil pour donner un rôle aux citoyens dans la gestion des villes et des biens communs.

 

C’est à partir de ce moment que nous commençons le chemin de construction de différents prototypes, chacun répondant à un défi spécifique, pour en arriver, après quelques temps, au Pacco-test qu'on connait aujourd'hui. Le résultat est tout autant un prototype – l’outil Pacco-test – qu'un parcours de presque quatre ans visant à ouvrir la boîte noire des nouvelles technologies afin de les démystifier.

 

A travers le projet Pacco-test, nous avons tenté de créer un outil qui répond principalement à deux envies: rendre visible et compréhensible la qualité de l'eau et en apprendre plus sur le fonctionnement et le rôle de ces nouvelles technologies.

 

Le développement d'un prototype est toujours expérimental, une avalanche de questions et d'obstacles se déploient à chaque avancée du projet, mais il ne faut pas se perdre en voulant répondre à toutes ces questions, il y a des questions qui demandent d'abord de continuer à avancer avant de trouver une réponse, il y a aussi des questions/obstacles qui permettent de se rendre compte que si trouver une réponse est problématique, c'est que le prototype doit peut-être prendre un nouveau virage pour que cette question/obstacle ne se pose plus. Il ne s’agit pas d’éviter la question mais plutôt changer de point de vue.

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Les évolutions du Pacco-test
Prototype 1.0: “une machine qui parle de la qualité de l'eau”

Une première version du prototype utilisait des bandelettes colorimétriques pour que tout un chacun puisse mesurer sommairement la qualité de l'eau. Nous voulions créer une version électronique de ces bandelettes, qui puisse faire – de manière tout aussi compréhensible, mais plus systématique – une synthèse de la qualité de l'eau.

Les bandelettes se sont avérées très imprécises, rendant les données inutiles pour les scientifiques impliqués.

 Par conséquence un travail sur un kit de test électronique a débuté.

 Basé sur un microprocesseur Arduino et des capteurs abordables, un kit, qui permet de mesurer la qualité de l’eau et de stocker le résultat dans sa mémoire, a été compilé.

 

Sans connaître l'odyssée qui nous attendait, nous nous sommes procuré des capteurs électroniques, un micro-contrôleur*, un GPS*, une imprimante thermique* et une nuée de câbles. Utilisant un ordinateur portable pour alimenter et visionner les mesures nous avons pu réaliser rapidement un premier prototype: une mallette composée de cinq sondes mesurant la qualité de l’eau de surface et traduisant ensuite les résultats en un langage compréhensible par tous.

 

Fort de ce premier outil de mesure, nous avons pu tester l'intérêt suscité par un tel outil lors d'un parcours biodiversité dans le parc Léopold de Bruxelles. Un certain nombre d'éléments extérieurs n'étaient pas encore intégrés à l'outil électronique mais venaient le compléter: une carte imprimée pour marquer les lieux de mesure, un organigramme sur papier permettant de qualifier l'eau pour chacun des paramètres mesurés. L'engouement des premiers utilisateurs nous a poussés à continuer et à amplifier le côté interactif des prises de mesure.

 

Avant de nous lancer dans la réalisation d'un prototype plus abouti, nous avons décidé d'ouvrir le projet, comme une vision éclatée, et d'en discuter avec un maximum de personnes issues de domaines différents (théoriciens, chimistes, bio-ingénieurs, artistes, agents de quartiers durables, activistes, usagers du canal). La Pacco-fest consistait en une exposition interactive, un échange d'idées et des conversations. Les différents sujets étaient répartis en sept parties, chacune nommée d’après une partie physique du Pacco-test – la mallette, l’écran, l’ordinateur, le point d’emprunt, la base de données, les utilisateurs, et l’eau – rassemblant des questions pratiques, mais aussi des questions d'ordre plus conceptuel, social et politique.

 

Protoype 2.0 : “une machine interactive et accessible pour tout le monde”

Le nouveau défi était d'avoir un outil qui puisse être emprunté, transporté et manipulé sur le terrain par chaque utilisateur novice.

Ce fut un branle-bas de combat au niveau du matériel : nano-ordinateur* au lieu du microcontrôleur*, circuit imprimé*, écran tactile*, batterie*, autant de nouveaux accessoires venant compléter le prototype précédent. 

Ce nouveau matériel assemblé nous a permis – notamment grâce à la combinaison de l'écran tactile* et du nano-ordinateur* – de développer une application interactive* et de réellement créer un outil complet, depuis la prise de mesure jusqu'à l'interprétation des résultats. Une série d'observations encodées sur l’ordinateur via un questionnaire à choix multiples (profondeur, type de bassin, couleur et odeur de l'eau, présence animale et végétale, usage, volume, conditions météorologiques, etc..) complétait la prise de mesures faite par les capteurs* et permettait d'approcher la possibilité de qualifier l'eau testée et de lui attribuer des utilisations idéales (wc, vaisselle, arrosage, jeux d'eau, natation, premiers secours, eau potable pour animaux, eau potable).

 

Ce prototype a été réalisé en partie dans un Fablab* et avec l'informaticien Matthieu Melcot et l'électronicien Bob Motté. Il a été testé par des dizaines d'enfants lors du World Water Day 2015 et sur les plaines de jeux Eco-Shizzel de l'asbl Globelink, et il a accompagné une balade historico-touristique dans le centre-ville de Bruxelles autour du thème des points d'eau publics au cœur de la vallée de la Senne.

 

Prototype 3.0: “une machine qui signale les changements de qualité d'eau”

Après de vives discussions sur les possibilités scientifiques et techniques de l'outil développé jusque-là, le projet a changé de direction. Faire le portrait d’une eau à un instant donné avait une valeur pédagogique certaine, mais il nous semblait que la machine nous permettait d'aller encore plus loin : anticiper certains dangers liés à l'eau – la prolifération de cyanobactéries ou la mort de poissons par manque d'oxygène en sont des exemples. En mesurant les changements dans le temps et en lançant des alertes en cas d'écarts de qualité importants, la machine pouvait remplir ce rôle. 

La partie interactive de l’outil a été abandonné, et le Pacco-test est devenu automatique et 'connecté'*.

 

La machine a perdu quelques uns de ses atouts – imprimante et écran notamment. Elle a perdu également une série de fonctions – interpréter, vulgariser, communiquer à l'utilisateur –, tous ces éléments ayant été relégués sous une forme ou une autre hors de l'outil, à savoir sur un serveur et sur un site internet.

Par contre, le retour à un micro-contrôleur*, pour alléger sa consommation, et une batterie longue vie pour le rendre autonome ont permis de pouvoir l'intégrer à une bouée, la machine pouvant ainsi rester sur place pendant de longues périodes. Équipé d’un système de communication radio à faible consommation énergétique et longue portée* il relève deux fois par jour les mesures des capteurs* et les envoie vers un récepteur* qui lui-même les envoie sur la base de données* en ligne. 

En cas d'anomalies une alerte est envoyée aux abonnés.

 

Par ces trois attributs – capteurs, données et connectivité – l'outil a pris place dans le débat très actuel de l'Internet des Objets*.

 

Ce prototype a été réalisé par le studio Bagaar. La qualité des mesures a été testé comparativement lors de campagnes de mesures organisées par l'Université Libre de Bruxelles (ULB) et la Vrije Universiteit Brussel (VUB) puis côte-à-côte à la station FlowBru, outil professionnel de mesure de Bruxelles Environnement (IBGE).

 

La suite

Le prototype 3.0 a été installé pour la première fois sur une bouée dans l'étang du Parc Léopold le 19 Septembre 2016. Un groupe de personnes s'est constitué pour alimenter le questionnement autour de la qualité de l'eau et de la gestion de l'étang. En Décembre le Pacco-test sera implantée sur les étangs d’Ixelles. Petit à petit, il construira son propre expertise liée à l'étang et au Pacco-test. Il servira alors de relais essentiel pour l'implémentation de nouveaux projets, que ce soit dans le parc (co-gestion) ou ailleurs (nouveaux Pacco-tests).

 

 

Pour en savoir plus, lisez également Pacco-Lab
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